Pire que la mort : vivre sans vivre

Pire que la mort: vivre sans vivre.
Impatiences, agitation des jambes, décharges électriques, besoin impérieux de marcher, impossibilité de rester assis ou couché, sommeil dégradé, nuits d'éveil, journées somnolentes, isolement social, épuisement, envie de mourir ...

jeudi 20 avril 2017

Une découverte du syndrome

Cela peut commencer dès l'enfance. Mais les ressentis sont impossibles à définir pour des adultes, donc l'enfant ne sait pas définir ce qu'il ressent. Il a mal aux jambes, c'est la croissance. Il est fatigué? Il se plaint pour n'importe quoi (ça commence très tôt).
A l'adolescence, on commence à comprendre que ce sont des "impatiences", des "jambes sans repos".
On a vu maman balayer la maison la nuit, vous l'avez suppliée de retourner se coucher, elle a hoché la tête, résignée.
On commence par pédaler dans le lit pour satisfaire "le monstre des jambes".
On doit se lever de table, s'excuser auprès des convives pour tourner autour d'eux.
Cela s'aggrave avec l'âge. On finit par se lever toutes les heures, mais sur le pied du lit, ou la commode, extensions flexions des jambes jusqu'à "tuer" les muscles.
Un jour, prenant un paracétamol codéïné pour un mal de dos, on se rend compte qu'il soulage les jambes (uniquement s'il est codéïné). Alors, on essaie de remplacer les 6 flexions-extensions par la codéïne.
Et ça s'aggrave.Alors on passe aux dopaminergiques, parce qu'il faut trouver un minimum de repos.
Les bonnes âmes vous disent "tu ne marches pas assez". Comme c'est facile. Mais le truc s'aggrave avec la fatigue, et souvent, au retour s'une marche, épuisé, il faut repartir pour satisfaire les muscles.
Les dopaminergiques ont des effets secondaires handicapant. On grossit, on s'endort au volant, à table, partout... sauf dans le lit. Mais on se réveille aussi vite, quand le stylo, la fourchette échappent des mains et tombent par terre, et la tête dans l'assiette.
On ne peut plus avoir de vie sociale, privé de sommeil, somnolant sous l'effet des médicaments, et pourtant hyperactif, donc dérangeant. Trop fatigué pour une activité normale (quelle feignasse!).
La journée s'articule autour des problèmes, du manque de sommeil, des somnolences. Essayer d'être au lit avant de s'endormir, mais on ne s'en rend pas compte, donc avant la prise de médicaments. Occuper les longues heures d'insomnies entre les rares cycles de mauvais sommeil à peu près 2 ou 3 cycles, plus souvent un ou deux, d'une heure et demie de sommeil, au moins un cycle d'éveil avant le prochain).
Vous supportez moins bien les petites mesquineries, vous n'avez pas la force de prendre des gants, on vous tourne le dos.
Vous signalez à vos proches qu'un peu de gentillesse augmente la sécrétion de dopamine. Et puis quoi encore. On vous accuse de mille maux, vous avez changé, vous n'êtes plus le même...
Non, en effet, on n'est plus le même. On est épuisé. Et plus on est épuisé et plus on vous accable "voyons, ce n'est pas une maladie".
Cela ne s'appelle pas cancer.

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Marcher, marcher, marcher sans trêve ni repos