Pire que la mort : vivre sans vivre

Pire que la mort: vivre sans vivre.
Impatiences, agitation des jambes, décharges électriques, besoin impérieux de marcher, impossibilité de rester assis ou couché, sommeil dégradé, nuits d'éveil, journées somnolentes, isolement social, épuisement, envie de mourir ...

jeudi 20 avril 2017

Une logique... ssssscientifique (puisqu'on vous le dit!)

L'antipsychiatrie (la vérité des soignants... brrrrr!)
Dans le domaine de la santé mentale, la critique de la science comme un pouvoir oppresseur s'est particulièrement cristallisée avec le courant de l'antipsychiatrie. Pour Michel Foucault (Foucault, 1972), c'est bien la psychiatrie qui a commencé le biopouvoir et non pas les biotechnologies. La psychiatrie a en effet modifié la façon de penser la notion de personne dont nous parlions plus haut.
Donnons comme exemple de l'aspect potentiellement oppresseur de la psychiatrie la célèbre recherche de David L. Rosenhan (Rosenhan, 1981), Être sain dans un environnement malade, dans laquelle il envoya des faux patients se faire interner dans des hôpitaux psychiatriques.
Le faux patient se présentait au bureau des admissions en se plaignant d'avoir entendu des voix. À la question de savoir ce que les voix disaient, il répondait qu'elles étaient souvent peu claires, mais qu'elles lui semblaient dire « vide », « creux », « étouffant ». Sur cette base très légère, ils étaient admis sous le diagnostic de schizophrénie.
Une fois admis, les faux patients agissaient tout à fait normalement, réagissant naturellement à toutes les situations d'enfermements dans l'hôpital psychiatrique. Pourtant, une fois admis dans les établissements, tous leurs comportements étaient interprétés par le personnel soignant comme des symptômes de leur schizophrénie. On leur avait demandé, par exemple, de prendre des notes ; ce qui était interprété par le personnel soignant comme un symptôme. De même, le fait d'attendre à la table des repas en avance fut interprété par un psychiatre qui passait par-là comme la preuve d'une fixation du faux patient au stade oral, alors que le faux patient expliqua par la suite à David L. Rosenhan qu'il attendait là à l'avance parce qu'il n'y avait strictement rien d'autre à faire comme activité dans l'établissement.
Aucun des établissements ne revint sur le diagnostic de schizophrénie, qui est visiblement donné à vie au patient, et les différents sujets furent finalement renvoyés chez eux comme étant des schizophrènes en rémission.

Ce pré-diagnostic définitif (!!!) se vérifie lorsque les malades vont en observation dans un Centre Universitaire, ou autre, concernant les "troubles du sommeil".
Au moment d'aller placer les électrodes, un rapide interrogatoire définit l'appartenance à un de ces troubles : apnées du sommeil, jambes sans repos, etc...
En 2 mn, on se retrouve avec une étiquette, et on est orienté selon cette étiquette.
A ce moment-là, on ne se demande pas si le patient a
une conscience de soi ;
la raison ;
un sens moral minimum.
Le pouvoir médical s'établit donc sur une base définie par un patient non averti des conséquences de ses réponses...

Les limites de la compétence médicale
« (..) Les maladies sont ordonnées en une sorte de classification hiérarchique correspondant approximativement à la gravité des altérations anatomiques... dont on peut supposer qu'elles s'accompagnent. Malheureusement cette classification hiérarchique ne s'applique pas seulement aux maladies, mais aussi aux malades... qui s'y rattachent. Les patients dont les troubles peuvent être ramenés à des altérations anatomiques ou physiologiques... sont d'une catégorie supérieure, tandis que les névrosés sont en quelque sorte la lie qui subsiste lorsque tout le reste a été éliminé... Un des corollaires de cet état de fait est que le médecin se sent fier d'avoir dépisté le diagnostic d'une maladie organique, mais qu'il confesse avec une certaine gêne la découverte d'un diagnostic de névrose. Cela devient compréhensible si nous nous souvenons que le diagnostic de névrose peut-être formulé par n'importe qui alors que le diagnostic d'une maladie physique exige une compétence professionnelle d'expert... »
— Michael Balint
Hélas, le diagnostic "névrose", l'affirmation d'effet placebo restent également les derniers recours du praticien en manque des repères de sa doxa. Sans altération anatomique, son raisonnement sera le suivant:
1- ce n'est pas organique
2- ce peut-être fonctionnel (si le patient est objectif dans sa description de sa pathologie)
3- si c'est fonctionnel et non organique, c'est psychologique (donc le patient ne peut être objectif)
Cherchez l'erreur. (1)
Vous vous retrouvez alors chez un expert psychiatre... excédé de voir dirigé vers lui des malades parfaitement lucides mais pré-diagnostiqués malades mentaux par des praticiens ne disposant pas de la moindre formation en psychiatrie.
Cherchez l'erreur (2)

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Marcher, marcher, marcher sans trêve ni repos