Pire que la mort : vivre sans vivre

Pire que la mort: vivre sans vivre.
Impatiences, agitation des jambes, décharges électriques, besoin impérieux de marcher, impossibilité de rester assis ou couché, sommeil dégradé, nuits d'éveil, journées somnolentes, isolement social, épuisement, envie de mourir ...

lundi 7 juillet 2014

Willis Ekbom : Une vie de somnolences, normalité, anormalité

Jeune, il me fallait 10 heures de sommeil pour avoir une bonne qualité d'éveil.

La vie adulte a rogné ces 10 heures, métier, mariage, enfants...

"Comment ça, 10 heures? ça n'est pas normal, 7 heures de sommeil suffisent."

Eh oui, 1ères rencontres avec les normes, les dogmes. 10 heures de sommeil, c'est anormal ... pour les gens qui pensent normalité, anormalité. Et hop ! Ainsi commencent la mise à l'index (montrer du doigt), la catégorisation, le jugement de valeur, et la désignation comme asociale, marginale, anormale, mal élevée, psychotique et j'en passe.

Quand viennent les dopaminergiques et que je m'endors à table, on essaie de me comprendre, on souffre de me voir souffrir, et on rêve de me voir souffrir moins.

Alors commencent les

" mais te soignes-tu convenablement?"
"pourquoi ne vas-tu pas dans telle ou telle clinique du sommeil?"
"Pourquoi, comment, tu devrais, tu ne devrais pas, etc..."

Je sais que les gens qui me saoulent de tout ça m'aiment. Mais en même temps, est-ce moi qu'ils veulent soulager, ou leur souffrance à me voir souffrir?

Tous me savent intelligente, réactive, et j'aurais perdu ces qualités?

Ah oui... pensez aux conséquences du syndrome : Affaiblissement mental, addictions, etc...

Peut-on imaginer qu'on puisse être épuisé, somnolente et garder intacte la plupart de ces nombreuses et grandes capacités.

Eh bien non. Pour se rassurer, les gens qui m'aiment veulent penser qu'ils pourraient améliorer mon sort en me harcelant.

Le harcèlement génère du stress, qui aggrave la maladie.

"Savez-vous qu'en me faisant plaisir vous calmeriez beaucoup mes symptômes?"

Sourcils circonflexes, regards offusqués "et puis quoi encore"

Les gens qui m'aiment se lassent, m'irritent, et c'est le clash.

Et c'est comme ça qu'on finit seul, isolé, sans soutien, et qu'on se dirige en effet vers les plus grands désespoirs : dépression, envies suicidaires, et.... qu'on s'accroche à tout ce qui pourrait, semble-t-il, apporter une compréhension, un accompagnement physique pour tout ce qu'on devient incapable de faire seul, donc pour lequel on doit payer des mercenaires, fonte des économies, et nouvelles accusations :

-addiction aux achats compulsifs (non, je dois seulement payer des gens pour faire ce que je ne peux plus faire moi-même)
- perte du bon sens...

J'en passe et j'arrête-là pour aujourd'hui, la désocialisation en spirale est le pire des cauchemars que nous ayons à vivre.




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Marcher, marcher, marcher sans trêve ni repos